J’ai rencontré Matthieu Simonet dans un colloque, à l’été 2012. À l’époque, il terminait un projet entrepris quelques mois plus tôt : la dispersion de son journal personnel, dont il avait décidé de confier le devenir à des inconnus.  Il avait déjà réglé le sort de nombre d’entre eux, mais il lui en restait un petit stock. En homme prévoyant, il en avait donc emporté un lot au colloque et avait proposé aux participants qui le souhaitaient de contribuer à son entreprise de semi-destruction – qui dans les faits pouvait se révéler assez créative. Le principe était simple : prendre un carnet, lui faire subir le sort qu’on voulait et,  si on le souhaitait, tenir son auteur au courant.

J’ai pris un carnet, et j’ai décidé d’aller le cacher sur mon lieu de travail. Cela tombait bien, il y a là-bas un grand espace destiné à stocker des mots.

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